Chapitre XXV
Le petit prince, l'aviateur

(Ils marchent dans le désert.)

Le petit prince
Les hommes, ils s'enfournent dans les rapides, mais ils ne savent plus ce qu'ils cherchent. Alors ils s'agitent et tournent en rond… Ce n'est pas la peine...

(Ils arrivent devant le puits.)

L'aviateur
C'est étrange, tout est prêt : la poulie, le seau et la corde…

Le petit prince
(Il rit, touche la corde, fait jouer la poulie.)

Tu entends, nous réveillons ce puits.

(Le petit prince chante.)

L'aviateur
Laisse-moi faire, c'est trop lourd pour toi.

Le petit prince
J'ai soif de cette eau-là, donne-moi à boire.

(L'aviateur soulève le seau jusqu'à ses lèvres.)

Le petit prince
Les hommes de chez toi, cultivent cinq mille roses dans un même jardin…
et ils n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent.

L'aviateur
Ils ne le trouvent pas.

Le petit prince
Et cependant, ce qu'ils cherchent pourrait être trouvé dans une seule rose
et un peu d'eau…

L'aviateur
Bien sûr.

Le petit prince
Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le cœur.
Il faut que tu tiennes ta promesse.

(Le petit prince s'assoit à côté de l'aviateur.)

L'aviateur
Quelle promesse ?

Le petit prince
Tu sais… Une muselière pour mon mouton… Je suis responsable de cette fleur !

(L'aviateur sort de sa poche ses ébauches de dessin.)

Le petit prince (en riant)
Tes baobabs ressemblent a des choux…

L'aviateur
Oh ! Moi qui étais si fier des baobabs !

Le petit prince
Ton renard… ses oreilles… elles ressemblent à des cornes… et elles sont trop longues !

(Le petit prince rit encore.)

L'aviateur
Tu es injuste, petit bonhomme, je ne savais rien dessiner
que les boas fermés et les boas ouverts.

Le petit prince
Oh ! ça ira, les enfants savent.

(L'aviateur crayonne une muselière et la donne au petit prince.)

L'aviateur (le cœur serré)
Tu as des projets que j'ignore…

Le petit prince
Tu sais, ma chute sur la Terre… c'en sera demain l'anniversaire…

(silence)


J'étais tombé tout près d'ici…

(Le petit prince rougit.)

L'aviateur (chagriné)
Alors ce n'est pas par hasard que, le matin où je t'ai connu, il y a huit jours,
tu te promenais comme ça, tout seul, à mille milles de toutes les régions habitées !
Tu retournais vers le point de ta chute ?

Le petit prince (rougissant)
Ah ! j'ai peur… Tu dois maintenant travailler. Tu dois repartir vers ta machine.
Je t'attends ici. Reviens demain soir…




Les élèves de CE2-CM de l'école de Saint-Jean-le-Vieux

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