Chapitre VIII
Le
petit prince, la fleur, l'aviateur
Sur la
planète du
petit prince.
La fleur
Ah ! Je me
réveille à peine... Je vous demande pardon... Je
suis encore toute décoiffée...
Le petit prince
Que vous
êtes belle !
La fleur N'est-ce pas ? Et
je suis née en même temps que le soleil...
C'est l'heure du petit déjeuner. Auriez-vous la bonté de penser à moi... (Le petit prince va chercher un arrosoir et l'arose.) La fleur
Le petit
princeIls peuvent venir, les tigres, avec leurs griffes ! Il n'y a pas de
tigre sur ma planète, et puis les tigres ne mangent pas
d'herbe.
La fleur
Je ne suis pas une herbe. Le petit prince
Pardonnez-moi.
La fleur
Je
ne crains rien des tigres, mais j'ai horreur des courants d'air.
Vous n'auriez pas un paravant ? Le petit prince (en aparté) Horreur des courants d'air... Ce n'est pas de chance pour une plante. Cette fleur est bien compliquée... La fleur Le soir vous me mettrez sous globe. Il fait très froid chez vous. C'est mal installé. Là d'où je viens... (Elle s'interrompt.) Ce paravant ? Le petit prince J'allais le chercher mais vous me parliez ! (La fleur tousse.) Changement de décor : Dans le désert, avec l'aviateur près de son avion. Le petit prince J'aurai dû ne pas l'écouter. Il ne faut jamais écouter les fleurs. Il faut les regarder et les respirer. La mienne embaumait ma planète, mais je ne savais pas m'en réjouir. Cette histoire de griffes, qui m'avait tellement agacé, eût dû m'attendrir... Je n'ai alors rien su comprendre ! J'aurai dû la juger sur les actes et non sur les mots. Elle m'embaumait et m'éclairait. Je n'aurai jamais dû m'enfuir. J'aurai dû deviner sa tendresse derrière ses pauvres ruses. Les fleurs sont contradictoires ! Mais j'étais trop jeune pour savoir l'aimer... Adapté par les
élèves de CM1 de l'école d'Ispoure
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