Soir de fête

Soir de fête
   C'était le soir du 14 juillet. Dans un bar, les buveurs attendaient avec impatience le feu d'artifice. Pendant que les gens regardaient, un homme entra par la fenêtre du bar. Le chien du patron aboya mais personne n'entendit quelque chose, les explosions des fusées couvrant tout bruit. L'homme réussit à prendre tout l'argent de la caisse et à s'enfuir par la fenêtre avant que le chien ne l'attrape, mais l'animal lui arracha un bout de pantalon.

   Une fois le feu d'artifice terminé, Martin, le patron, retourna derrière son bar et hurla en découvrant sa caisse complétement vide. Il se rua sur la porte qu'il ferma à clé, et il commença à accuser tous ses clients d'être des voleurs. Quelqu'un lui demanda de se calmer et lui expliqua que tout le monde était dehors, et qu'il valait mieux appeler la police. Une autre personne remarqua que le chien tenait un bout de tissu dans sa gueule. Aussitôt Martin inspecta tous les pantalons : aucun n'avait d'accroc. Il fut bien obligé de reconnaître que le voleur n'était probablement plus parmi ses clients.
  Dès qu'il rouvrit la porte, un homme du nom d'Alexis lui annonça qu'il était détective privé et  se proposa pour mener l'enquête. Avant d'accepter le patron lui demanda combien ça allait lui couter. L'homme lui répondit que s'il résolvait l'affaire, il demandait simplement à pouvoir manger à l'œil pendant un mois. Le patron accepta immédiatement. Le détective commença à examiner le bout de tissu. Il découvrit que c'était le même tissu que celui du pantalon d'un homme qu'il avait aperçu peu avant le feu d'artifice. Or cet homme n'était plus là. Le détective le décrivit au barman et lui demanda s'il le connaissait. Non seulement il le connaissait très bien, mais il connaissait même son adresse qu'il s'empressa de lui donner. Alexis avait remarqué que l'homme avait de l'acné sur la figure, cela lui donna une idée...

   Le lendemain matin, le détective alla chez l'homme en question et se fit passer pour un vendeur de pommades miracles. En discutant avec l'homme il remarqua un pantalon déchiré sur l'étendage qui était sur le balcon. Alexis lui fit remarquer que son pantalon était bien abîmé. L'homme lui expliqua que c'était en jouant avec son chien que celui-ci lui avait déchiré son pantalon. Il le lui amena et le détective se rendit compte qu'il n'avait pas du tout la même couleur que le morceau de tissu. La discussion continua encore quelques instants et le faux vendeur conclut qu'il n'avait pas de pommade adaptée au cas de l'homme.

   Alexis déçu retourna au bar pour rendre compte de sa visite à Martin. Un homme entendit leur conversation et coupa la parole du détective pour leur dire qu'il se rappelait qu'un mois plus tôt, on avait voulu braquer le bar. En effet, le patron se souvenait du braquage : l'homme était grand et blond. Seulement, il se rappelait aussi avoir lu dans le journal que cet homme avait été arrêté et était probablement en prison le soir du vol.

   A ce moment-là, Pierre, le frère du patron entra dans le bar, Martin le regarda avec suspicion : il se souvenait vaguement d'une histoire pas très nette entre eux. Pierre s'invita dans leur conversation et Martin fit signe au détective de changer de sujet. Ils parlèrent de tout et de rien, rapidement Pierre sympathisa avec Alexis et l'invita chez lui le vendredi suivant, le détective accepta. La conversation continua puis Pierre s'en alla.

   Dès qu'il fut sorti du bar, le patron dit au détective qu'il se rappelait qu'une semaine plus tôt il avait viré un jeune apprenti qui refusait de payer ses consommations. Son nom était Sébastien et probablement il était apprenti maçon chez Maisons and co. Aussitôt le détective alla chez Maisons and co, et demanda à parler au patron. L'homme lui dit qu'il habitait non loin de l'entreprise, dans une des minuscules maisons avec un toit bizarre. Alexis lui demanda si son apprenti avait un comportement étrange depuis quelques temps ou s'il avait remarqué quelque chose d'anormale chez ce jeune. Il réfléchit un peu mais ne trouvant rien il lui suggéra d'aller poser des questions à Sylvain, un ouvrier, avec qui il avait sympathisé. Seulement Sylvain était parti faire une course et ne reviendrait pas avant une demi-heure, le détective assura qu'il avait tout son temps. Alors le patron lui proposa un café pour le faire patienter.

   Dès que Sylvain revint, le détective se présenta et l'interrogea sur Sébastien. L'ouvrier lui expliqua qu'il était pompier volontaire et qu'il avait recruté Sébastien depuis un mois. Il aimait bien le jeune homme et ne voulait pas qu'il fasse des bêtises, être pompier lui permettait de se rendre utile et de ne plus être tenté par des petits vols à droite et à gauche. Le soir du quatorze juillet, ils étaient au pied du feu d'artifice pour en assurer la sécurité. Le détective le remercia et repartit au bar pour expliquer au patron que Sébastien n'avait rien à voir avec le vol de sa caisse.

   Le vendredi suivant, en entrant dans la maison de Pierre, Alexis aperçut une mallette. Il se demanda si ce n'était pas lui le voleur de la caisse du bar. Lorsque le frère du patron alla dans la cuisine, le détective se précipita pour ouvrir la mallette et découvrit qu'elle était pleine d'argent. Alors il s'empressa d'appeler le patron du bar pour savoir quel était le montant exact de ce qu'on lui avait volé. A quelques euros près, c'était bien la somme contenue dans la mallette. Il dut raccrocher précipitamment en entendant Alexis revenir. Ils reprirent leur conversation, Alexis ne semblait n'avoir rien remarqué alors que la mallette était mal refermée. Le détective trouva un motif quelconque pour écourter sa visite. De retour au bar Alexis chercha avec Pierre la meilleure stratégie pour coincer son frère. Ne trouvant rien, ils se décidèrent à appeler la police.

   Dès que la police entra dans la maison, Pierre s'enfuit avant qu'un  policier ne l'attrape. Malheureusement en sautant par la fenêtre il se cassa la cheville et un policier lui passa aussitôt les menottes. Arrivé au commissariat il avoua qu'il avait bien volé l'argent parce qu'il était jaloux de la situation de son frère, et il fut condamné à quinze ans de prison.

FIN

Jérémy L.
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